L'IGN nous a informés de l'organisation de visites gratuites et guidées du marégraphe de Marseille, observatoire ancien du niveau de la mer, désormais utilisé pour le suivi des changements climatiques.
Cette visite d'une heure environ sera assurée par l'auteur d’un livre passionnant sur le marégraphe.
Il faut impérativement vous inscrire chacun auprès de l'organisateur pour participer en indiquant la date et le créneau horaire choisis.
Nous précisons que d'autres visites sont possibles entre le 2 et le 12 mai inclus, toujours sur inscriptions individuelles.

La visite du marégraphe sera commentée par le grand spécialiste, Alain Coulomb, auteur de la bible du marégraphe de Marseille que l'on trouve aux Presses des Ponts ou chez tout bon libraire. Voir http://www.presses-des-ponts.fr/notre-librairie/324-le-maregraphe-de-marseille.html
Certes ce n'est pas un livre de poche, mais c'est un livre que les amateurs éclairés et amoureux de Marseille se doivent de posséder car s'il est d'une grande technicité et si rien n'a été oublié, il n'en est pas moins aussi agréable à lire qu'un roman.
 
Les premiers marégraphes ont été des marégraphes à flotteur. Ce flotteur suit les variations de l’eau dans un puits en communication avec la mer. Ses mouvements verticaux sont transmis à une poulie par l’intermédiaire d’un fil métallique tendu par un contrepoids puis, au moyen d’un système de pignons, à un organe scripteur (crayon, plume ou pointe) qui se déplace sur un papier enroulé sur un cylindre mû par une horloge. On obtient ainsi une courbe traduisant, à l’échelle de réduction choisie, les variations avec le temps de la hauteur du flotteur.
Le Marégraphe de Marseille, construit en 1884, présente un tel intérêt patrimonial qu’il a été classé en 2002 parmi les monuments historiques.
Mais ce site magnifique abrite aussi un observatoire moderne, équipé d’appareils sophistiqués, et intégré dans plusieurs réseaux géodésiques ou programmes d’observation du niveau des mers.
L’édification du Marégraphe de Marseille a été intimement liée à une technique fondamentalement terrestre qui est celle du nivellement. Depuis 1879, en effet, ce marégraphe permet la détermination exacte du niveau moyen de la mer dans ce port, soumis à des marées de faible amplitude (0,3 m). Ceci a permis l’établissement dans cette même ville du repère fondamental du réseau de nivellement. Ce repère est constitué par un rivet en bronze dont la calotte supérieure est faite en un alliage très dur de platine et d’iridium. Ce rivet est scellé dans un bloc cylindrique de granit, lui-même incrusté dans le rocher compact qui forme le promontoire sur lequel le Marégraphe est construit. C’est ce référentiel qui a permis de découvrir que l’altitude du Mont Blanc a décru de 43 cm depuis la dernière mesure !