Grâce à un amoureux de Marseille, passionné d'art, la friche de l'ancienne usine de plomb de l'Escalette, active de 1851 à 1925, renait depuis 2016 sous la forme d'un centre d’art contemporain !
Certains se souviennent probablement de la courte exploitation (partielle) du site en restaurant, rapidement fermé. S'en est suivi une longue période d'abandon où les randonneurs passionnés, comme ceux de Marseille Autrement, ont erré dans les ruines...
Le galeriste Éric Touchaleaume s'est porté acquéreur en 2011 de ce lieu sublime, étagé en colline devant la mer et partie intégrante du parc des Calanques et, malgré la foule de contraintes administratives dues à la protection de l’environnement, le projet, financé sur fonds propres, a vu le jour 5 ans après.
A partir du 1er juillet 2017, ce patrimoine industriel remarquable redevient un écrin idéal pour l'exposition en plein air "Utopie Plastic" qui fait la part belle à la créativité des sixties.
Nous vous proposons de le visiter en petit groupe, accompagnés par un adhérent qui jouera le rôle du coordinateur volontaire et qui pourra ainsi, communiquer via le site avec les inscrits et imprimer la liste.

 
L'exposition présentée par Gwenola GABELLEC (La Provence 24 juin 2017)
La Friche de l’Escalette prête à décoller Près des Goudes, "Utopie Plastic" fait la part belle à la créativité des sixties
Le plastique c’est fantastique, ça pourrait être le sous-titre de l’événement, Utopie Plastic, que le galeriste et pucier réputé pour son flair, Eric Touchaleaume a imaginé dans son "parc de sculpture et d’architecture légère" niché dans la Friche de l’Escalette qu’il a acquise en 2011.
Dans un repli de cette route des Goudes, bercé par un concert de cigales, du 1er juillet au 30 septembre, les curieux pourront découvrir dans cette ancienne usine de plomb, quelques beaux spécimens d’habitats futuristes et de design de la fin des années soixante réunis par le collectionneur.
"Elles ont une gueule tellement extraterrestre", s’amuse de ces soucoupes volantes celui qui s’est découvert sur le tard une fascination pour ces architectures comme sorties de Star Trek. Assis dans son "siège de Monsieur Spock", dit-il, Eric Touchaleaume au centre de la maison Futuro, raconte comment il a trouvé à Majorque ce fruit "dingue" de la "créativité hallucinante" de Matti Suuronen. "Un ingénieur qui travaille pour le bien de l’humanité et a fait ce refuge pour les amoureux de la solitude. C’est spectaculaire, il n’y en a plus que quelques exemplaires", s’enthousiasme cet archéologue du XXe siècle. Il fait partie d’un petit club de passionnés qui voudraient réhabiliter le plastique: "C’est un fléau et un bienfait, c’est magique ce matériau. On entre dans un nouveau monde".
Cet été, ce sera donc le prétexte à faire un saut dans cet univers avec ses beaux hublots et galbes doux.
Un retour vers le passé, comme un pas de côté au cœur des vestiges baignés d’iode du patrimoine industriel local, où l’Hexacube de Georges Candilis et Anja Blomstedt (1972) voisine tel un ovni avec la merveilleuse maison bulle de Jean-Benjamin Maneval (1968) et ses formes rondes de citrouille, visionnaires.
"Je caresse l’espoir d’étoffer l’exposition et de l’emmener à Los Angeles", dit encore Eric Touchaleaume qui refuse "le sobriquet couillon d’Indiana Jones de l’art" et imagine Marseille comme un site pilote, où son fils Eliott chapeaute ce centre d’art à ciel ouvert.
Taiseux sur l’engagement financier de l’opération, ce "caractériel" selon sa propre définition, "à couteaux tirés avec ses concurrents" (au cœur d’une affaire de faux mobilier Prouvé), concède avoir investi "beaucoup de temps et d’énergie" pour ce lieu encore pollué. Un espace qu’il souhaite pérenne dans "le splendide isolement de ces ruines cyclopéennes.
On restaure, on a du plaisir à faire ça ici. On n’a pas vocation à être grand public mais on aime voir des visiteurs motivés puisque c’est gratuit".
Pour un prochain rendez-vous en 2019, Eric Touchaleaume veut lancer un concours international autour du cabanon et espère en finir avec "les histoires pagnolesques de squatteurs" et pouvoir "mieux clôturer le site, sanctuariser ce projet culturel.
C’est le Machu Picchu des Calanques, je veux sauver cet endroit".

La durée de la visite est d'environ 1h20 et ne concerne que des groupes limités en nombre.
 
Voir le dossier de presse de l'exposition
Site Internet : http://friche-escalette.com/
Information sur les risques liés au plomb : http://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/prevention-des-risques/autres-dangers-et-risques/article/plomb
 


AVERTISSEMENT DU GESTIONNAIRE DU SITE
Le site de la Friche de l’Escalette comporte des zones fortement polluées au plomb par l’activité passée de l’usine à plomb. La source de pollution principale est constituée par les terrils de scories situés au Sud-Est du site, dans le vallon voisin appartenant au Conseil Général. Cette zone est évidemment totalement exclue de la visite.
Un projet de confinement du terril financé par l’Etat et les collectivités locales est en cours et sa réalisation a été reportée de 2016 à 2017… en principe.
La visite est donc limitée aux zones ne présentant pas de risques d’inhalation des poussières. Au nom du principe de précaution l’extrémité Sud-Est de l’esplanade située au pied du grand mur des fours, limitrophe des terrils, sera interdite à la visite. De plus les visites de la friche seront totalement annulées les jours de fort vent Sud-Est.
Les risques de chute de pierres sont également soigneusement évités par un clôturage des zones à risque.
L’ouverture à la visite de la Friche de l’Escalette – dans des conditions restrictives étroites afin d’éviter tous risques d’accident – n’a donc rien à voir avec celle d’un parc d’attraction ou culturel classique, mais constitue un acte militant visant à sensibiliser le public à l’intérêt de préserver ce patrimoine industriel remarquable et de la nécessité impérative de le dépolluer dans les meilleurs délais.
Cette mobilisation des riverains et du public en faveur de la protection du patrimoine industriel et de sa dépollution doit par ailleurs s’appliquer plus généralement à la totalité de la zone comprise entre la Madrague de Montredon – menacée par un projet immobilier disproportionné sur le site de la friche de l’usine Legré-Mante – jusqu’à la fin de la route à Callelongue.