Le centre d’art Vidéochroniques, situé dans le quartier du Panier, propose à nos adhérents une visite de l’exposition en cours.

Tout le monde est le bienvenu, même si on déteste l'art contemporain... au contraire d'ailleurs ! C'est gratuit et les médiatrices et médiateurs artistiques seront à disposition de nos adhérents.
Cela sera aussi l'occasion de découvrir ce lieu culturel situé dans un bel espace.


To become 2 : Là où poser sa tête 
Artistes : Jehane Mahmoud & Camille Soualem
Curatrice : Flora Fettah
Exposition du 3 septembre au 20 décembre 2025
To become 2 est une plateforme de recherche curatoriale par l'expérimentation dédiée aux pratiques collectives féministes. Fondée en 2022, elle souhaite développer des collaborations sur le temps long au travers d'expositions, de fanzines et de rencontres. Aussi, To become 2 rassemble (presque) toujours, deux artistes et une curatrice. Ce n’est pas toujours elle qui a lancé l’invitation. Parfois oui. Elles ne se connaissent pas forcément. Parfois oui. Mais chaque itération de To become 2 aspire à cultiver des liens affectifs préexistants ou à construire.
A vidéochroniques, invitation est faite aux artistes Jehane Mahmoud et Camille Soualem d'investir ses espaces à 2 +1. D'août à décembre 2025, ils se peuplent de leurs œuvres et de leur présence, évoluant au grè du travail, des discussions et des invitations. 

Le nom "To become 2" est inspiré de l’ouvrage To Become Two : Propositions for Feminist Collective Practice de l’artiste Alex Martinis Roe dans lequel elle restitue les recherches qu’elle mène pour reconstituer une généalogie des pratiques politiques au sein de communautés féministes en Europe et en Australie depuis les années 1970.
Dans le travail de Jehane Mahmoud, la photographie, la vidéo, la couture et la performance s’organisent dans des installations qui imitent une chaleur du foyer. À travers ces pratiques, elle explore la symbolique des images et des mots. Elle envisage la prise de vue comme un rituel collaboratif : elle met en scène des éléments du réel et se réapproprie son histoire en en racontant d’autres.
Entre ses mains, l'objet photographique devient un talisman capable de capter ou d’apprivoiser les fantômes et les traumatismes. Elle réalise des essais vidéos dans lesquels elle fait dialoguer des images du quotidien et de ses proches avec des poèmes qu’elle écrit. Ses images fixes et en mouvement explorent des thématiques liées aux mémoires ancestrales et à la décolonisation des corps. Elle capture les fantômes et traumatismes à travers des moments de bienveillance et d’intimité. Elle scénographie ses images dans des installations immersives, tentant de partager avec les regardeur.ses l'expérience collective de guérison qu'elle recherche lors de la prise de vue.

La pratique de Camille Soualem s’ancre principalement dans la peinture à l’huile, un médium qu’elle explore pour sa matérialité, sa complexité et sa temporalité. Elle y associe l’écriture, la poésie et la création d’objets en volume. Diplômée des Beaux-Arts de Paris, elle a été marquée par la peinture occidentale classique, dont elle admire la force plastique tout en interrogeant les récits qu’elle véhicule. Peindre devient un acte de réappropriation : s’emparer d’un langage pour y inscrire une intimité, des histoires, des subjectivités trop souvent marginalisées.
Elle détourne des formes issues de la peinture classique – nus féminins, odalisques orientalistes – pour aborder des questionnements contemporains en leur offrant armure et protection. Son travail se construit lentement, par couches successives, afin de produire une densité picturale et émotionnelle. Ses peintures sont comme des prières pour conjurer le sort des êtres objectivés du passé.

Flora Fettah (1994, Marseille, France) est curatrice, critique d’art et chercheuse indépendante. Appréhendant la création contemporaine au prisme de ses contextes politiques et sociaux, elle s’intéresse tout particulièrement à la production de récits alternatifs au discours dominant au sein d’un territoire. Elle mène d’abord des recherches sur “La crise des frontières au Maroc vu par les artistes contemporain·es et leur place dans les débats publics” (EHESS, Paris), puis travaille au sein des équipes artistiques d’organisations françaises et internationales (Cnap, Manifesta Biennial, AWARE, Triangle – Astérides, Kadist). 
En parallèle, elle réalise des projets curatoriaux seule et au sein de collectifs (Jeunes Critiques d’Art et Diamètrea). Elle est vice-présidente (2019-2023) puis membre du CA de Contemporaines, une association qui lutte contre les discriminations de genre dans les arts visuels et promeut un féminisme intersectionnel. Membre de C-E-A et de l’AICA France, elle contribue régulièrement au podcast Pourvu Qu’iels Soient Douxces et écrit pour des revues spécialisées, des institutions publiques et privées (Documents d’Artistes, Fondation Van Gogh, Kadist), des galeries ou artistes. En 2025, elle collabore avec Assia Ugobor et Lamia Zanna à la direction artistique de plusieurs festivals pluridisciplinaires (Art Emergence, Maison des Métallos ; Parallèle).

Vidéochroniques
Vidéochroniques est une association sans but lucratif créée en 1989, implantée à Marseille. Elle organise des expositions et des projections, accueille des artistes en résidence et dispose d’importantes ressources documentaires dans le domaine de la vidéo d’artistes et plus largement dans celui de l’art contemporain. Elle travaille avec un réseau local, national et international de partenaires : associations, festivals, distributeurs, diffuseurs, galeries, lieux d’exposition institutionnels, écoles d’art, etc.
L’association avait initialement pour vocation de promouvoir les divers usages d’un médium spécifique – la vidéo – encore émergeant à l’époque de sa création, dans le contexte de l’art et de la culture. À partir de la fin des années quatre-vingt-dix, sous l’impulsion d’une partie de ses membres et d’une nouvelle direction, l’objet éditorial de la structure s’est ancré plus explicitement dans le champ de l’art contemporain. Depuis 2008 elle dispose d’un espace de monstration de 400 m² dans le quartier historique du Panier qui a donné lieu à la réalisation d’une trentaine d’expositions (individuelles et collectives), le plus souvent accompagnées de résidences préalables.
La réflexion aujourd’hui poursuivie par Vidéochroniques, basée sur une démarche prospective, s’appuie sur des éléments de programmation divers par leur nature et leur forme, qui témoignent de la pluralité des propositions formulées par les artistes et de la diversité des supports, médiums et outils dont ils font désormais usage. L’association s’attache plus précisément à mettre en lumière des œuvres exigeantes, rares ou méconnues, qu’elles soient émergentes ou accomplies, dont les qualités échappent aujourd’hui aux repérages des systèmes marchand et institutionnel. Hormis les expositions personnelles et collectives, d’autres propositions, comme des concerts, des performances, ou des séances de projection (vidéos d’artistes, films expérimentaux, documentaires de création, cinéma underground)... complètent occasionnellement l’éventail des formes mises en œuvre.
Présidé par l’historien d’art Fabien Faure, le conseil d’administration de l’association est constitué de personnalités diverses, aux activités et compétences complémentaires (artiste, programmateur cinéma, juriste, enseignant, chercheur...). Sa direction artistique est assurée depuis 1999 par Édouard Monnet, artiste, musicien et commissaire d’exposition. Il enseigne à l’École Supérieure d’Art de Toulon (histoire de la vidéo et des pratiques sonores, théorie de l’image).
L'association Vidéochroniques est soutenue par la Ville de Marseille, la Région Sud, la DRAC Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Ministère de la Culture, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône.  
Elle est membre du réseau Provence Art Contemporain
Pour en savoir plus sur Vidéochroniques et les expositions