Les brodeuses de l'association Aiguilles Divines accueillent un groupe d'adhérents de Marseille Autrement désireux de s'initier à l'art du boutis provençal.
Cet atelier est à payer d'avance et un kit sera fourni à chacun comprenant le tissu, l'aiguille, une bobine de fil ainsi qu'une bobinette de coton à mécher.
Chacun devra apporter son propre dé à coudre, ses propres ciseaux (de préférence à broder) et idéalement un petit tambour ou cercle à broder (de 10 à 15 cm) qui peut se trouver chez Cultura, chez Tissus Plus, en mercerie traditionnelle.
L'un des participants pourra aussi faire une commande sur Amazon (6 cercles pour 13€ en vente ici et les revendre 2,20€ aux autres participants).
L'atelier se tiendra au local habituel de l'association : la Maison de Quartier de Mazargues (voir adresse rubrique localisation).

Il s'agissait de transformer les toiles de coton blanc venues d'Egypte dès le XIII° siècle, que Marseille distribuait alors dans tout le Royaume et partout en Europe, en produits manufacturés à forte valeur ajoutée en les "piquant".
​Marseille, port ouvert sur la Méditerranée et l'Orient, est pionnière dans la maîtrise de ces nouvelles techniques de piqûre, nées en Orient comme ce sera le cas pour celles de l'impression textile en 1648.
Grâce à son génie inventif et créatif, notre ville a pu répondre alors à un fort besoin de textiles lavables, légers et faciles d'entretien, en s'appropriant cette très ancienne technique de matelassage qu'elle sublime.
Il y a, en effet, du sublime, du "divin" selon F. Mistral, dans cette transformation de deux toiles de coton cousues ensemble au point arrière (piqûre de Marseille) ou, plus tard, au point avant, selon un motif mis ensuite en relief grâce à des mèches de coton insérées entre les deux toiles.
​Les pièces de lingerie ainsi créées : corsets, layettes, jupons, courtepointes, toilettes, chauffoirs... véritables œuvres d'art alliant le beau et l'utile, destinées aux cours princières de France et de l'Europe entière, eurent un tel succès qu'il s'en exporta de Marseille 15000 pièces par an à la fin du XVII° siècle.
Suite à l'interdiction, par Louis XIV, d'importer des indiennes en France, des ateliers royaux ont été créés, probablement autour de l'actuel Vieux-Port, les hommes effectuant le travail de piqûre, au point arrière, et les femmes le travail de méchage.
Cette broderie blanche, exécutée par les femmes de pêcheurs, de galériens sous la conduite d'un maître brodeur, assurait la survie de nombreuses familles au point que la législation, sévère, fut parfois assouplie pour leur permettre de continuer à travailler dans les années 1690.
A la fermeture de ces ateliers, à partir des années 1765, la pratique du boutis s'est généralisée et poursuivie en Provence et dans le sud de la France, jusqu'à la guerre de 1914 avant de tomber dans l'oubli.
Il faut attendre les années 1980 pour la voir renaître...

Association Aiguilles Divines
Cette association, vieille d’une dizaine d’années, n’a pas d’autre prétention que de vous faire passer un bon moment ensemble. Elle a décidé, récemment, de l’ouvrir à tous les travaux d’aiguilles (tricot, broderie au ruban, patchwork…) afin que chacune puisse y trouver et y apporter tout ce dont elle a envie ou besoin : échanges et conseils, rires et sourires, soutien, recettes aussi…
Elle se réunit tous les lundis de l’année scolaire, de 11h à 17h, à la Maison de quartier de Mazargues, dont la Directrice a su vous réserver un accueil chaleureux et attentif.

Plus d'infos : http://www.aiguilles-divines.fr/