Récit "Marie et Paulin Talabot dans les troubles et les fastes
du XIXème siècle" par Françoise Andréani-Dudon

Françoise Andreani-Dudon, adhérente et professeur de lettres à la retraite, vous propose un nouveau récit-conférence.
Elle a souhaité vous raconter des épisodes de la vie de Paulin Talabot et son épouse Marie.
Paulin Talabot (1799-1887), Polytechnicien et diplômé des Arts et Métiers, fondateur (entre autres nombreuses innovations) de la ligne de chemins de fer PLM et des docks de la Joliette, rencontra par hasard en 1837 Marie Talabot.
Qui aurait pu croire que cette petite Aveyronnaise orpheline allait devenir sa compagne, puis son épouse ?
On entendra beaucoup d’anecdotes sur leur vie, leurs fréquentations, tant à Marseille qu’à Paris, et sur les événements du XIXème siècle.

Quel "Itinéraire d’une  Enfant pas Gâtée" pour Marie, jusqu’à cette rencontre fortuite : pensionnat pour jeunes filles pauvres, travail en usine à 9ans, bonne à tout faire.
Ensuite Paulin se fera le Pygmalion de cette petite provinciale douée.
Quant à Paulin, il obtient d’abord le concours de quelques capitalistes marseillais, pour faire construire la voie ferrée qui va des mines de la Grand-Combe à Beaucaire.
Puis ce sera l’inauguration en 1848 de la ligne Avignon-Marseille, avec la construction de 4 viaducs et du tunnel sous la Nerthe.
Sans doute fait-il appel aussi à des capitaux parisiens comme ceux des Rothschild, mais les capitaux marseillais  se montent toujours au moins à 20 %.

Le couple partage alors sa vie entre Marseille et Paris, où Marie tient salon au 216 rue de Rivoli, reçoit les personnalités du tout Paris : Victor Cousin, Franz Liszt, Louise Colet, le Baron Haussmann.
Le Petit Journal de Paris vante les qualités de Mme Talabot en ces termes : "esprit cultivé et intelligence d’élite".


En 1856, Paulin offre comme cadeau à Marie le Château Borély, dont on rappellera l’histoire.
Puis il fera construire, sur les hauteurs de Roucas Blanc, le Château Talabot, autour duquel il aménage un parc de 20 hectares d’essences méditerranéennes et exotiques.
Cézanne y venait régulièrement : gros mangeur, il y avait table ouverte !