Valérie Guidarini, vous propose de découvrir une activité historique de la ville, celle de la réparation navale, à travers deux lieux juxtaposés : 
- la Navale, un lieu d’exposition confidentiel et inédit qui retrace l’histoire et la mémoire de l’industrie navale à Marseille.                                  
- Sud Marine Shipyard, un chantier naval familial spécialisé dans les supers yachts. 

Cette sortie vous fera découvrir des lieux et des hommes particulièrement investis ayant à coeur de témoigner d’une longue histoire dont ils ont été les témoins ou les acteurs.

Les participant seront accueillis à la forme 7 du Grand Port Maritime de Marseille, puis deux groupes se formeront : 

Le groupe 1 visitera d'abord le musée de la réparation navale, commentée par d'anciens du métier.

Ce lieu de mémoire a été créé en 1982 par ceux qui travaillaient jadis aux ateliers Terrin.
L’exposition se déploie dans 3 salles à travers plus de 500 objets : outils, photographies, maquettes, petits films d’archives.
Vous découvrirez les différents métiers de l’industrie navale comme les diverses fonctions à bord d’un navire, le fonctionnement d’un bassin de radoub, la propulsion à vapeur ou à hélices, la "jumboïsation" (allongement d’un navire)...

Le groupe 2 visitera pendant ce temps le chantier naval proche, accompagné par un salarié de l’entreprise.
Ce chantier naval de 140 salariés se déploie sur 500 mètres linéaires de quai, 2 cales sèches et 20.000 m² de surface avec des hangars et 2 grues mobiles. Il englobe sur site des sociétés sœurs comme Sud Moteurs et Castellano Peinture, ce qui permet d’effectuer toutes les tâches de maintenance et de réparation navale. 

Sud Marine Shipyard se distingue des autres chantiers de la grande plaisance par une activité répartie entre les yachts et les navires marchands. 
Indépendamment des bateaux en réparation, l’entreprise accueille en cale sèche le SS Delphine, yacht à vapeur mythique et centenaire construit par Horace Dodge, magnat de l’automobile américaine ; c’est l'un des derniers yachts à vapeur en mesure de naviguer dans sa configuration d’origine. Il a connu une existence pleine de péripéties....
Les deux groupes permuteront ensuite.

Pour en savoir plus :
De par sa position géographique, Marseille s’est construite en lien étroit avec la mer et autour de son port et s’est notamment développée avec les activités liées au commerce maritime qui n’a cessé de s’accroitre au fil des siècles. L’activité de construction et de réparation navale a pris son essor dans la prolongation de ce négoce portuaire et a marqué fortement l'histoire de la ville (*)  : 
- du point de vue économique tout d'abord, puisque la ville a longtemps été le premier port méditerranéen de réparation navale, un domaine qui jusqu'à la fin des années 70, a représenté une des activités les plus importantes de l'économie marseillaise (dominées notamment par la Société Provençale des Ateliers Terrin (SPAT) crée en 1921, dont nous rencontrerons un des derniers héritiers).
- du point de vue social, ensuite, avec des métiers durs, très spécifiques et souvent dangereux, qui ont généré des rapports sociaux hors normes, tant à l'intérieur des entreprises qu'au niveau du statut des ouvriers souvent considérés comme une sorte d'aristocratie au sein du monde ouvrier local ;
- du point de vue urbain enfin, dans la mesure où plusieurs quartiers proches du port ont été complètement façonnés par cette activité en constante évolution : depuis le calfatage des coques des voiliers en bois jusqu'à la "jumboïsation" des car-ferries, depuis l'ouverture du bassin de carénage en 1835 jusqu'à la mise en service de la forme 10 en 1975 (la plus grande cale sèche de Méditérannée pour les méga navires), les métiers et les lieux ont suivi les évolutions techniques et la transformation des activités maritimes.
Dans les années 70-80, les crises du pétrole et l'apparition de la concurrence étrangère ont eu raison de cette longue hégémonie engendrant des crises sociales particulièrement douloureuses.  Mais depuis, le secteur a su s’adapter et se spécialiser : à la réparation se sont rajoutées des activités de transformation des navires et de gros entretien, assez méconnues du grand public, une spécificité qui dynamise l'activité portuaire du 1er port français  de transport maritime et contribue à  son rayonnement. 
(*) Source  : « La réparation navale : le port autonome de Marseille » -  Xavier Daumalin, Jean Doménichino, Olivier Raveux, Ed Jeanne Laffitte, 2002)


Quelques mots sur Valérie Guidarini
Adhérente à Marseille Autrement depuis 2022, Valérie est sociologue et fait du conseil en gestion de projets notamment sur des thématiques de valorisation territoriale. 
Son vif intérêt pour l’histoire et le patrimoine l’a poussé à proposer ponctuellement des sorties dans le cadre de Marseille Autrement. Elle souhaite partager ainsi sa découverte de lieux inédits et confidentiels, mettant en valeur l’identité et les formidables ressources d’une ville dont on ne cesse de découvrir les multiples facettes, l’énergie et la créativité, tant historiques qu’actuelles.
Elle espère pouvoir proposer une visite par mois dont le fil directeur serait un thème caractéristique de la ville, à explorer à travers différentes sorties.
Le premier thème qu’elle se propose d’aborder est celui qui s’impose au regard de  l’histoire et de la géographie de la ville : Marseille et la Mer ... .
NB : Ces visites pourront compléter d’autres sorties sur ce thème, déjà proposées dans le cadre de l’association.

Plus d'infos : 
Contact : vge1365@gmail.com - 06 03 49 66 11